Skulptoriaus A.Mončio kūrinys atgimė Prancūzijos kurorte

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2011 m. kovo 11 d. 12:06:50

La « renaissance » du Coq L’histoire de ce « Coq » qui nous rassemble aujourd’hui est symboliquement très forte. Tel le Phoenix qui rejaillirait de ses cendres, ce « Coq » a miraculeusement émergé du néant, d’une promesse d’oubli… Le coq évoque l’aube nouvelle, l’éveil du jour, la lumière retrouvée… Ici, superbement érigé en ce lieu emblématique, il a retrouvé toute sa dignité, sa fierté ! Un pont, une passerelle, permettent aux hommes de se rejoindre, d’avancer vers l’autre rive, de dépasser l’obstacle … Ce « Coq », ce pont me font naturellement penser à une image forte de la mythologie vendéenne… La légende de Saint-Martin qui appartient à notre inconscient collectif … Le Pont d’Yeu … Le Coq, sauveur d’âme ! cf : légende de Saint Martin Dans l’œuvre du sculpteur Antanas Moncys, ce « Coq » est unique ! Il a réalisé de nombreux pélicans, des chouettes, quelques canards (dont l’un, trône encore en tant que girouette sur le toit du Moulin des Rivières à Saint-Jean-De-Monts). Il a dessiné des rapaces, des oiseaux de Paix… On ne retrouve pas de représentation de coq avant le début des années 80, dans des illustrations pour un recueil d’anciens contes lituaniens, transcrits par le poète Oscar Milosz… « L’Art n’a pas de frontières, mais l’Art a une nationalité », disait Antanas Moncys, le sculpteur lituanien, exilé en France pendant plus de 40 années. L’histoire de ce « Coq » ressuscité et exposé maintenant en pleine lumière m’évoque l’histoire de la Lituanie, ce petit pays balte – qui au Moyen-âge s’étendait pourtant de la mer Baltique à la mer Noire – et qui ensuite, trop étreint par sa grande sœur polonaise, puis étouffé par l’ours Tzariste … a rejailli du néant entre les deux guerres… Avant que d’être anéanti à nouveau, rayé de la carte, oublié de tous durant une trop longue période d’occupation soviétique. La Lituanie, qui a su, la première, dans le calme et la dignité, grâce à la force de caractère de son peuple… Sortir du néant… Et retrouver la lumière ! En 1991 ! Antanas Moncys, par son mariage avec Florence, la fille du sculpteur vendéen Jan Martel et de la peintre Josette Briau (récemment exposée à Challans), Antanas Moncys a découvert et apprécié la Vendée. Il a souvent séjourné au Mollin, à Sallertaine, dans la propriété familiale des Martel. Les plages, les dunes de Vendée lui rappelaient sa région natale, la Samogitie – province Nord-Ouest de la Lituanie, bordée par la Baltique. Sur nos côtes, sur nos dunes, Antanas faisait du cheval avec Jan Martel. En Lituanie, son père, éleveur de chevaux et exploitant agricole lui avait appris à monter à cheval, sans selle, dès l’âge de quatre ans. Au Mollin, les arbres ne manquent pas. Matière première et espace idéal pour le sculpteur. Il travaillait aussi le métal, à la forge, chez Arnaudeau. Il ne craignait pas de participer, et avec enthousiasme aux travaux agricoles dans les fermes des environs… Les battages … Sur le pailler, sur la batteuse, à la fourche, au transport des sacs de grains. Tous étaient intrigués par la force, l’endurance et la ténacité de ce vacancier … un peu spécial ! Dans son pays, Antanas Moncys avait appris la Nature, au sens fondamental et fondateur du terme. En exil, à Paris, il était le seul à savoir débusquer des champignons comestibles, des framboises sauvages dans les squares anémiés et maigrelets… A ramasser à pleine main des orties pour en faire de la soupe… A planter des racines de Raifort (la moutarde lituanienne) dans les jardins de ses amis… A enterrer des os de bœuf, de cheval, qu’il laissait se nettoyer naturellement en terre, pendant une dizaine d’années, avant qu’on ne les retrouve dans ses sculptures. Cette proximité étroite avec la Nature, dans sa vie, dans son œuvre, Antanas Moncys ne l’a jamais démentie. L’homme dégageait une impression de force et de solidité, des mains de forgeron. Un regard clair et pénétrant. Il observait beaucoup, parlait peu, préférait l’action aux bavardages. Dans un carnet, il avait écrit : « Que le monde serait paisible et agréable à vivre si chacun se contentait de parler de ce qu’il connaît… ». Pour lui, un arbre, une pierre étaient souvent les meilleurs des interlocuteurs… Inlassable travailleur, il a consacré l’essentiel de sa vie à son œuvre, à son Art. En contact direct avec la matière : le bois, la pierre, le métal, la terre … et d’autres matériaux encore. Recherchant, explorant sans cesse de nouvelles formes, se fixant de nouveaux enjeux, il ne s’est jamais installé dans la facilité confortable de l’exploitation d’un filon, d’un système qui se serait avéré exclusivement lucratif… Autant qu’à la finalité, il attachait une grande importance à l’Acte de Création. Au cheminement. L’œuvre n’est jamais totalement achevée : Le regard des autres, les mains qui se posent, qui caressent la sculpture, prolongent le processus de la création… Son pays était occupé, mais l’homme exilé restait libre, sans concessions, intègre et droit. En 1989, Antanas Moncys retourne en Lituanie pour la première et dernière fois. Lors d’un séjour de deux mois, il retrouve sa mère, ses trois sœurs, ses quelques amis survivants et découvre ses nombreux neveux et nièces. De ce voyage va naître son projet de faire don à la Lituanie d’une centaine de ses œuvres, dont certaines des plus importantes par la taille, avec l’exigence qu’elles soient exposées ensembles, non loin de son village natal. Retour en Vendée, vers la fin de sa vie : ses deux dernières expositions, au Château d’Ardelay, en 1992 et à Saint-Jean-de-Monts, en 1993 rencontrèrent un vif succès et un vaste public. En Vendée toujours, j’ai eu le plaisir de créer avec mon père l’association Art Atlantique, où, de 1991 à 2005, plus de 1 000 stagiaires ont pu s’initier aux nombreuses activités artistiques proposées chaque été, dans une ferme restaurée, à Sallertaine, en Vendée. Là encore, il s’agissait d’un pont, entre différentes formes d’art, cette fois. En Lituanie, en juillet 1999, la Fondation Antanas Moncys , le Ministère de la Culture de Lituanie, la Région et la Municipalité de Palanga réunissent leurs forces pour que soit inaugurée la « Maison-Musée Antanas Moncys », à Palanga – la plus grande cité balnéaire de Lituanie – dans un bâtiment traditionnel en bois coloré, entièrement rénové à cet effet. Cette « Maison-Musée » est magnifiquement située, à quelques centaines de mètres de la mer Baltique, à l’orée du parc – ayant appartenu à un Comte polonais : Féliksas Tiskevicius – parc dessiné au XIXè par un paysagiste français : Edouard André. Depuis lors, plusieurs ouvrages et publications consacrés au sculpteur, des travaux universitaires, des expositions, à Paris, en Allemagne et en Lituanie contribuent à faire mieux connaître cet artiste majeur dans l’univers de la Sculpture Moderne d’après guerre. Revanche de l’histoire : Antanas Moncys connaît maintenant une grande notoriété en Lituanie … Notre rôle est de le faire mieux connaître en France … Une initiative comme celle-ci y contribue généreusement et je vous en remercie. Ce « Coq » représente un pont entre la Vendée et la Lituanie, entre l’Atlantique et la Baltique … Témoin ce courriel émanant de la directrice de la « Maison-Musée-Antanas-Moncys », Madame Loreta Turauskaité : « Merci pour la superbe invitation ! Je vous souhaite une très belle inauguration et j’adresse les souhaits les meilleurs à tous les participants de la part de la « Maison-Musée-Antanas-Moncys » … Beaucoup de compliments au Maire de St Gilles-Croix-de-Vie … Il serait si bien d’avoir M. Patrick Nayl en tant que Maire de Palanga… Et sa visite à Palanga serait tout à fait bienvenue …